L’EMDR
“EMDR à Troyes”
Qu’est-ce-que l’EMDR ?
Le sigle EMDR vient de l’anglais Eye Movement Desensitization and Reprocessing, qui signifie en français “Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires”.
Cette gymnastique des yeux est, ce que l’on appelle une stimulation bilatérale alternée qui permet au néocortex (partie du cerveau qui gère la réflexion et la logique) de retraiter les informations liées au traumatisme, à la dépression, à la phobie ou aux troubles alimentaires jusque-là maintenus sous cloche par le cerveau limbique (partie du cerveau qui gère les émotions).
L’EMDR est une psychothérapie particulièrement efficace. Elle est la seule, avec les thérapies comportementales et cognitives, dont l’usage est officiellement recommandé pour le traitement de l’état de stress post traumatique par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, juin 2014).
Cette méthode thérapeutique a été fondée par Francine Shapiro, psychologue américaine.
C’est quoi le traumatisme et le stress post-traumatique en EMDR ?
La notion de traumatisme en EMDR diffère légèrement ce que le grand public peut considérer comme traumatisme.
La définition que nous prendrons en compte est la suivante :
“Evénement qui a généré un avant et un après avec un inconfort ou une émotion forte qui perdure encore aujourd’hui”.
Le stress post-traumatique lui, résulte de cette notion de traumatisme.
Il faut comprendre ici, que lors d’un événement impactant, la partie du cerveau qui traite l’information ne pouvant accueillir cette grosse charge émotionnelle dérive ce que les cinq sens ont perçus de “l’événement” pour les enfermer dans une mémoire dysfonctionnelle.
Tout ce qui est enfermé dans cette mémoire dysfonctionnelle est encore chargé émotionnellement et génère le fameux stress post-traumatique.
Suivre une thérapie EMDR c’est, la possibilité de recréer des connexions entre les souvenirs du traumatisme et le néocortex qui aura l’opportunité de retraiter l’information, les images, les sons etc. d’une manière adaptée.
Il en résulte alors un mauvais souvenir qui sera rangé lui, dans la mémoire autobiographique.
A qui s’adresse l’EMDR ?
La thérapie EMDR s’adresse à toute personne (de l’enfant à l’adulte) souffrant de perturbations émotionnelles généralement liées à des traumatismes psychologiques.
Le principe de la thérapie EMDR est indiqué aux personnes ayant vécu un événement traumatisant : attentat, catastrophe naturelle, accident, agression, viols, violences… et dont le souvenir se traduit par divers symptômes persistants et invalidants au quotidien : peurs, phobies, cauchemars, souvenirs intrusifs, comportements d’évitement.
Comment se déroule une séance d’EMDR ?
La première étape est la prise de contact entre le patient et le thérapeute. Cette prise de contact permettra au thérapeute d’obtenir un maximum d’informations concernant la problématique du patient. Le thérapeute après avoir identifié la cause du mal être enclenche le processus thérapeutique par la désensibilisation et le retraitement des informations par les mouvements oculaires.
Le patient doit voir en image son traumatisme, et d’une manière “le revivre”. Une fois la cause identifiée, les images en pensée, le thérapeute va stimuler latéralement les yeux, en demandant au patient de suivre du regard un bâtonnet, son doigt ou un simple stylo de droite à gauche et vice-versa durant plusieurs secondes ou quelques minutes.
Le thérapeute peut également travailler en tapotant les genoux ou les épaules tour à tour, droit et gauche en alternance – tapping -, ou diffuser des sons (à l’aide d’un casque qui envoie un son alternatif d’une oreille à l’autre). Ce qui compte n’est pas réellement le mouvement des yeux mais bien la stimulation bilatérale.
A SAVOIR
Entre deux séances d’EMDR, le “retraitement” de l’information émotionnelle liée aux souvenirs évoqués peut continuer de se faire par lui-même. Des rêves, des flash, d’autres souvenirs, d’autres émotions inhabituelles peuvent se manifester. C’est généralement un signe qu’un travail en profondeur est en train de s’opérer. Chaque personne réagit différemment et le thérapeute ne sait pas à l’avance de quelle manière le cerveau de la personne va traiter les informations.
Les Précautions
Les personnes venant de subir un choc psychologique ne vont pas forcément avoir besoin de l’EMDR si elles ne se trouvent pas en état de stress post traumatique (ESPT). Et une personne ayant des problématiques enfouies n’a pas d’intérêt à aller “les réveiller” si elles ne sont pas douloureuses.
Le thérapeute déconseille la méthode aux personnes ayant des problèmes psychiatriques et psychotiques à cause d’une possible décompensation. Le travail sur le souvenir traumatisant peut perturber au point de ressentir des nausées, des vertiges, une instabilité, une absence dans le présent. Le patient a besoin de l’attention chaleureuse, constante du thérapeute, d’être ainsi tranquillisé. La complémentarité avec des méthodes de relaxation prend ici tout son intérêt.
Il faut compter trois séances minimum pour traiter une problématique.